La vague de froid grève les cultures d'hiver

Le gel a fortement touché les blés et les orges d'hiver dans le nord-est de la France. Dans les départements lorrains, environ 30 % des surfaces ont été détruites, d'après Arvalis-Institut du végétal, et dans l'Aube, aux alentours de 20 %. " Les parcelles qui sont retournées c'est une chose, souligne un responsable de coopérative de la Marne, mais dans de nombreuses parcelles le gel a entraîné des pertes de pieds, seul l'avenir dira comment le potentiel de ces parcelles évoluera. "

Vivescia, qui a recensé 80 000 ha détruits chez ses adhérents, a remis ses stations de semences en fonctionnement 24 heures/24 pendant plusieurs jours pour que les ressemis puissent se faire au plus vite. Pour faire face à un manque de semences certifiées, Lorca a dû se tourner vers des semences destinées à la consommation. La situation est également préoccupante pour le colza dont le retournement est cependant rarement rentable. Dans le Loiret, particulièrement éprouvé, 80 % des surfaces de blés durs ont été ressemées dans la région de Pithiviers et de Montargis, en blé dur principalement ou en orge de printemps. Le potentiel des quelques parcelles restantes s'avère fortement affecté. La variété Galibier, en blé améliorant, a aussi été fortement touchée. En revanche, seulement, 2 à 3 % des parcelles de blé tendre, en majorité les variétés Galopin et Alixan, ont été ressemées. Ailleurs, 10 à 20 % des surfaces de blé dur ont été retournées en Eure-et-Loir et en Loir-et-Cher, et plus de la moitié dans le Cher (en majorité en blé dur de printemps).

Au final, Agritel estime que les pertes de blé tendre s'élèvent à 1,9 Mt pour la récolte 2012, 317 000 t pour les orges hiver, et plus de 100 000 t pour les colzas et le blé dur. Les cultures de printemps bénéficient pleinement des ressemis : + 600 000 t en maïs, pareil en orge de printemps, et + 115 000 t en tournesol.

B. C., R. F., A. R. et C. U.